Article du 20 Mars 2010 sur la crise mondiale de 2008
Il y a deux ans, une crise sans précédent a ébranlé le
système financier mondial tel un séisme de magnitude 7, mettant en péril
l’équilibre de l’ensemble du monde moderne. La finance a toujours été un
secteur opaque pour le commun des mortels. Aujourd’hui encore, les causes de
cette crise demeurent un mystère pour le citoyen lambda n’en a connu que les
effets collatéraux: chute soudaine du prix des maisons aux USA, explosion du
chômage, faillites de plusieurs banques, et sociétés, y compris les plus
emblématiques (Lehman Brothers, General Motors…), et sauvetage in-extremis des
autres (AIG, Citigroup…) par les aides gouvernementales massives.
Voici une petite vidéo explicative très bien conçue, qui
explique en 10 minutes chrono comment est née la crise financière aux USA,
encore appelée « Crise des Subprimes », et comment celle-ci s’est répandue au
sein du système financier mondial semant le désastre sur son passage comme
l’ouragan katrina. Maintenant, vous n’aurez plus d’excuse pour ignorer les
faits. Pour ceux qui ne comprennent pas anglais (j’ose espérer que ce n’est pas
ton cas !), j’ai pris la peine de rédiger une traduction de la vidéo
ci-dessous. Enjoy it .
La crise du crédit visualisée.
C’est quoi « la crise du Credit » ? C’est le fiasco de la
finance mondiale, impliquant des termes dont vous avez certainement déjà entendu parler tels que : les hypothèques crédits-subprimes, les CDO (obligation adossée à des actifs), les marchés de titres de créances, les CDS (dérivés sur événement de crédits).
finance mondiale, impliquant des termes dont vous avez certainement déjà entendu parler tels que : les hypothèques crédits-subprimes, les CDO (obligation adossée à des actifs), les marchés de titres de créances, les CDS (dérivés sur événement de crédits).
Qui est affecté ? Tout le monde ! Comment est-ce arrivé ?
Voici comment :
La crise du crédit réunit deux types de protagonistes : les
propriétaires de maisons, et les investisseurs. Les propriétaires sont
représentés par leurs hypothèques, et les investisseurs par leur argent. Ces
hypothèques représentent des maisons, et l’argent représente les grandes
institutions financières telles que les Fonds de Pension, les compagnies
d’assurance, les fonds souverains, les fonds mutuels, etc… Ces deux groupes
sont réunis au sein du système financier, via des Banques, des Brokers dans un
système communément appelé Wall Street. Ces banques, sont maintenant
directement reliées aux propriétaires de maisons, ou plus globalement Main
Street (les gens ordinaires). Pour comprendre comment, commençons depuis le
début…
Il y a quelques années, des investisseurs assis sur des
montagnes l’argent, recherchaient de bons moyens d’investir cet argent, qui
devaient leur rapporter plus d’argent. Ils se rendaient habituellement à la
Reserve Fédérale des USA (la FED), où ils achetaient des bons de trésor du gouvernement
considérés comme l’investissement le plus sûr ! (en clair, ils prêtaient à
l’Etat via la FED ; qui prêtait à son tour aux Banques). Mais, avec
l’éclatement de la bulle technologique, le 11 Septembre, le directeur de la FED
Alan Greenspan, a baissé les taux d’intérêt à seulement 1%. Pour soutenir
l’économie. 1% c’est un très petit rendement pour un investisseur. Alors, les
investisseurs ont dit « non merçi ». De l’autre coté, cela signifiait que Wall
street, les banques, pouvaient emprunter à la FED à seulement 1% d’intérêt.
Ajoutez à cela le surplus venant du japon, de la Chine, et du moyen-orient…
vous obtenez une abondance de crédit moins cher. Cela a rendu facile l’emprunt
pour les Banques, qui sont devenues folles à l’aide du Levier…
Le Levier, consiste à emprunter de l’argent pour multiplier
le bénéfice dans deal. Comment le Levier fonctionne ? Dans un deal normal,
quelqu’un avec 10.000$, achète une boite à 10.000$, qu’il revend ensuite à
quelqu’un d’autre pour 11.000$, ce qui lui fait 1.000$ de bénéfice! Une belle
affaire ! Mais en utilisant le levier, un autre investisseur avec ces 10.000$
en poche, emprunte 990.000$ supplémentaires, ce qui lui fait au total
1.000.000$ en poche. Avec tout cet argent, il achète donc 100 boites (à 10.000$
la boite), qu’il revends ensuite à quelqu’un d’autre pour un total de
1.100.000$ ( à 11.000$ la boite). Ensuite, il rembourse les 990.000$ empruntés,
plus 10.000$ d’intérêts au prêteur. En enlevant encore ses 10.000$ de départ,
il lui reste 90.000$ de bénéfice (Comparé au 1.000$ du premier gars). Le Levier
transforme une belle affaire en une excellente affaire. C’est principalement
ainsi que les banques gagnent de l’argent. Les Banques de Wall Street,
empruntent des sommes astronomiques auprès de la FED, réalisent d’excellentes
affaires, et remboursent ensuite leurs dettes.
Les investisseurs en voyant ça, ont aussi voulu leur part du
gâteau de belles affaires ! C’est là que Wall Street a eu une idée : pourquoi
ne pas mettre en contact les investisseurs et les futurs propriétaires de
maison via les hypothèques? Voici comment ça marche :
Une famille veut s’acheter une maison. Alors, recherchant
des paiements par petites mensualités, ils contactent un agent immobilier (un
broker). L’agent, les met en contact avec un prêteur hypothécaire, qui leur
fournit un prêt hypothécaire. Le broker touche une bonne commission. La famille
peut enfin s’acheter une maison, et deviens propriétaire. C’est une bonne
affaire pour eux, parce que les maisons deviennent de plus en plus chères, donc
la valeur de leur maison va augmenter d’années en années. C’est donc une bonne
affaire pour tout le monde.
Un jour, le prêteur hypothécaire reçoit un appel d’un
banquier d’investissement, qui lui propose de lui racheter l’hypothèque de la
famille. Le prêteur vend donc l’hypothèque au banquier pour un bon prix ! Le
banquier, emprunte alors des millions de dollars et achète des milliers
d’hypothèques, qu’il met tout dans une même boite. Cela signifie que tous les
mois, il reçoit des versements d’argents provenant des propriétaires de maisons
qui remboursent leurs crédits hypothécaires. C’est alors qu’en utilisant la
magie de la Finance, les banquiers ont divisé ces hypothèques en trois types :
« sûr », « ok », et « risqué », les ont remis dans de nouvelles boites qu’ils
ont appelés CDO (obligation adossée à des actifs). Un CDO fonctionne comme une
fontaine à trois cascades.
Au fur et à mesure que l’argent arrive, le bassin du sommet
est rempli en premier ; ensuite celui du milieu, et en dernier lieu le fond.
L’argent provient des familles remboursant le crédit de leurs maisons. Si
certains propriétaires cessent de payer et ratent leurs remboursements, moins
d’argent rentre, et le bassin du bas est affecté en premier. Ce qui fait ce
dernier bassin le plus risqué, et de celui du sommet le plus sûr. A cause de
son niveau de risque élevé, ceux qui investissent dans le bassin du bas exigent
un taux de rendement élevé. Et ceux du haut un rendement moindre, mais tout de
même un bon rendement. Pour rendre ceux du haut encore plus sur, les banques
achètent une assurance pour un cout dérisoire, appelé CDS (Credit default
swap). Les banques font tout ça, et ensuite les agences de notation notent les
différents investissements.
La Notation AAA correspond à un investissement « sûr » ; la
meilleure note qui soit. Les moins bons sont notés BBB, tout de même bien ! Et
les derniers plus risqué n’étant pas notés. Grace à la note AAA, les banques
d’investissements ont pu vendre aux investisseurs les hypothèques du haut comme
un seul et unique produit sûr. Ceux du milieu à d’autres banques
d’investissements, et enfin les derniers aux Hedge Funds, d’autres
établissements financiers.
Les banques d’investissements ont engrangé ainsi par ces
ventes des bénéfices énormes, et remboursé facilement leurs dettes.
Finalement, les investisseurs avaient trouvé dans les CDO
des banques un bon investissement pour leur argent ; meilleur que les 1%
offerts par les bons de trésor de la FED. Alors, ils se sont mis à rechercher
plus de CDO. Le banquier a donc apelé le prêteur hypothécaire, lui demandant
plus d’hypothèques. Ce dernier à son tour a appelé le broker, lui demandant de
lui trouver plus de famille voulant acheter une maison et capables de souscrire
à un prêt hypothécaire. Mais le broker ne pouvait plus trouver personne. Tout
ceux qu’il connaissait avaient déjà acheté une maison, et n’avaient pas besoin
de nouvelles hypothèques. Alors, ils ont eu une idée !
Lorsqu’un propriétaire n’arrive plus à payer ses dettes, le
prêteur a le droit de récupérer la maison. Or la valeur des maisons ne cesse
pas d’augmenter. Puisque avec le temps, cette valeur devient supérieure au
montant du prêt accordé, le prêteur s’est dit qu’il pouvait prendre plus de
risque en accordant les nouveaux crédits. Plus besoin d’exiger de la famille
une avance minimum, plus besoin de preuves de revenus, plus besoin de
garanties. Donc au lieu d’accorder des prêts appelés « credit premium » aux
familles responsables, il s’est mis à prêter aux familles irresponsables, moins
solvables. Ce sont des crédits sub-primes. Ça c’est le point clé. Le broker a
donc mis le prêteur en contact avec des familles moins solvables, qui ont
contacté un prêt à risque et acheté une grande maison ! Le prêteur a revendu
l’hypothèque au banquier, qui l’a transformé en CDO, et l’a revendu à
l’investisseur et aux autres. Ce système a arrangé tout le monde, et les a
rendu tous riches.
Personnes ne s’est inquiété, car chacun savait que du moment
qu’il trouvait toujours quelqu’un d’autre pour acheter sa créance, ce n’était
plus son problème. Si le propriétaire de la maison manquait à son engagement,
ils s’en fichaient, cars ils revendaient le risque à quelqu’un d’autre, et se
faisaient des millions. C’était comme se refiler les uns les autres une bombe à
retardement.
Sans surprise, le mauvais propriétaire a failli à son
obligation. Ce qui signifie qu’à un moment, il a été incapable de payer le
banquier qui a saisit la maison. Cette saisie signifiait pour le banquier que
l’un de ses paiements mensuels c’était transformé en maison. Pas si grave ! Il
suffisait de remettre la maison à vendre pour continuer à toucher les paiements
mensuels.
Mais de plus en plus de paiements mensuels se sont
transformées en maisons. Et y a eu tout à coup tellement de maisons à vendre
sur le marché, que l’offre est devenue supérieure à la demande. Tellement
supérieure que les des maisons prix
n’augmentaient plus. En fait, ils se sont même mis à chuter. Ce qui a créé un
problème intéressant pour ceux des propriétaires qui continuaient de payer
leurs hypothèques. Comme toutes les maisons autour d’eux étaient à vendre,
leurs prix ont baissé, faisant mécaniquement baisser la valeur de leur propre
maison. Alors, ils se sont mis à se demander pourquoi ils remboursaient un
crédit de 300.000$ pour une maison qui ne valait maintenant plus que 90.000$.
Ils trouvaient que ça n’avait aucun sens, et que ça ne valait plus la peine de
continuer à payer, et décidèrent de renoncer à la maison, ainsi qu’à
l’hypothèque.
Le nombre de défaut de ce type s’est multiplié à travers le
pays, entrainant une dégringolade des prix immobiliers. Là, le banquier n’avait
plus qu’un lot de maisons sur le bras, qui plus est, perdaient de la valeur.
Il a appelé les investisseurs pour leur
proposer des CDO ; mais ces derniers n’étaient pas stupides, et ont répondu «
non merci ».
Le banquier a essayé de vendre ses CDO, mais tous les
acheteurs potentiels refusaient de l’acheter. Le banquier était paniqué, car il
avait emprunté des milliards de dollars pour acheter ces hypothèques, et il
était incapable de rembourser. Et ce n’était pas tout ! Les investisseurs eux
même avaient déjà acheté des millions de ces hypothèques. Le prêteur a rapellé
le banquier pour essayer de lui refiler d’autres hypothèques, mais ce dernier
ne pouvait plus en acheter, et le broker fut refoulé. Le système financier tout
entier s’est figé, et les choses se sont assombrit. Tous ceux qui étaient
impliqués ont fait faillite. Ce n’est pas tout ! Les investisseurs ont apellé
les propriétaires de maisons pour leur prévenir d’éviter d’investir dans
l’immobilier, ce quia aggravé la chute des prix. Et là, vous commencez à voir
comment la crise a bouclé son cycle.
Bienvenue dans la crise du crédit…
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