Il n'ya de Dieu qu'ALLAH. Et le prophète MOHAMMED aley tou çalat wassalam est son envoyé. La ila a il la la ha.

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Je prends un engagement devant la face du monde. INCHALLAH je serais riche et connu, j'aurais D.M et j'aurais HEC Paris ...

"Rien absolument rien de tout ce qui est vécu sur la terre ne vaut tout le tourment qu’on se fait. " Napoléon Hill.

mardi 2 juillet 2013

Warren Buffett et ses mystères

Source : http://www.larevue.info/      Par Hervé Bentégeat

L’un des hommes les plus riches du monde est un dieu vivant aux États-Unis. Pourtant, il n’a rien créé, se contentant tout au long de sa vie d’acheter des actions. Personnalité ordinaire, il incarne malgré tout à lui seul le mythe américain.

«Avec Warren -Buffett, nous quittions
-Gorat’s Steak House, un restaurant familial où il a ses habitudes. Il saluait discrètement quelques connaissances, quand un homme l’apostropha : “Monsieur -Buffett, je ne pense pas que vous -devriez être président…” L’homme observa un silence embarrassant, avant de poursuivre : “Vous devriez être Dieu !” “La place est déjà prise”, répondit Buffett malicieusement avant de continuer son chemin. »
Cette anecdote, rapportée dans -Vanity Fair, en dit long sur l’aura dont Warren Buffett jouit en Amérique. Là-bas, il est un dieu vivant, plus populaire qu’une star d’Hollywood ou que le président. Pas vraiment parce qu’il a décidé de faire don de la quasi-totalité de son immense fortune à la fondation de son cher ami Bill Gates : depuis Carnegie et Rockefeller, tous les milliardaires le font, ou presque, et cette générosité est souvent le fait d’hommes implacables et connus pour leur avarice – à cet égard, Buffett ne fait pas exception.
Non, ce qui fait qu’on l’admire tant, c’est que Buffett symbolise le rêve américain : un homme parti de rien, issu de l’Amérique profonde (le Nebraska), attaché à des -valeurs simples (l’honnêteté, le -travail), ayant toujours suivi des principes de bon sens, vivant sans ostentation, et aimant – adorant – l’argent. Mais -l’argent gagné sans combines, sans magouilles, sans jongleries, pas comme ces traders de Wall Street qui amassent des fortunes en trois coups de téléphone ou en ruinant les petits épargnants.
On lui a consacré en 2008 une monumentale biographie 1 de 976 pages, sélectionnée parmi les meilleurs livres de l’année par The Washington Post, The Financial Times, The New York Times, Business Week… Ce qu’il dit n’a pourtant rien d’extraordinaire. Si c’était un autre qui le disait, on lui rirait au nez. Seulement voilà : c’est l’un des hommes les plus riches du monde.

Vue de ce côté-ci de l’Atlantique, la dévotion dont il jouit peut surprendre. Passe encore qu’on admire un Bill Gates : c’est un créateur d’entreprise, un homme qui a bâti la première société mondiale d’informatique, qui a compris avant tout le monde le rôle qu’allaient jouer les ordinateurs.
Mais Warren Buffett ? C’est juste un investisseur. Il n’a rien inventé, rien créé. Il s’est contenté toute sa vie de prendre des participations dans des sociétés déjà existantes. Il a su nommer ou garder de bons -gestionnaires qui ont permis de -dégager des profits colossaux. Mais sans -Warren Buffett, le monde continuerait de tourner. Sans Bill Gates ou Henry Ford, il aurait été différent…
Warren Buffett, c’est une passion américaine. D’abord, la fascination pour la réussite. En France, on aime les causes désespérées ; aux États-Unis, les success stories, l’esprit pionnier. Ensuite, la fascination pour l’argent ; l’argent est bon, pensent les Américains, et donc un but en soi. On n’hésite pas à écraser les autres pour en avoir, mais ensuite, on rend. Et l’apparente indifférence que lui inspire l’argent qu’il ne cesse pourtant d’accumuler ne fait que renforcer son aura. Cet homme est un collectionneur… Un collectionneur de dollars.

Si Warren Buffet fascine tant les Américains, c’est aussi par son indépendance et sa liberté. Sa fortune ne doit rien à personne : ni à son père, ni à l’État. Aide-toi et le Ciel t’aidera. Warren Buffett n’a rien d’un génie, c’est un homme ordinaire, dans ses goûts, dans son mode de vie, dans son existence même. Rien d’excessif, de flamboyant. Un flair hors du commun, une vie commune.
Sa biographie tient en deux pages. Il naît dans une famille moyenne du Middle West. Il adore rappeler qu’il a été conçu quelques jours après le krach de Wall Street de 1929. Le grand-père tenait une épicerie à Omaha (Nebraska) tandis que le père était un modeste courtier en Bourse, qui connut son heure de gloire après la guerre en se faisant élire quelques années, sous l’étiquette républicaine (Warren, lui, a toujours été démocrate), à la Chambre des représentants. La mère est un peu dépressive, et l’ambiance à la maison s’en ressent. Warren est le seul garçon d’une famille de trois enfants, éclipsé par ses sœurs, jolies filles à forte personnalité. Rétrospectivement, il semble toutefois garder un bon souvenir de ses jeunes années : « J’ai eu la chance de grandir dans un foyer où l’on discutait de choses intéressantes, j’ai eu des parents intelligents et j’ai fréquenté des écoles correctes… En somme je suis né au bon endroit, au bon moment. J’ai tiré le bon numéro à la grande loterie ovarienne… »

À 6 ans, il vend des chewing-gums à ses petits camarades. À 10 ans, des packs de Coca-Cola, qu’il revend à l’unité avec un petit bénéfice, puis des balles de golf usagées… Quand son père l’emmène en voyage à New York, il demande à voir Wall Street. À 11 ans, il achète sa première -action. À 13 ans, il remplit sa première feuille d’impôts. À 15 ans, avec ses économies, il investit dans des terres agricoles au Nebraska. Plus tard, il fonde une entreprise de revente de flippers d’occasion, qu’il retape. Les études l’ennuient. Il ne voit pas à quoi ça sert pour gagner sa vie. D’ailleurs, il la -gagne déjà. « Il faut aller à l’université », lui enjoint son père. Il rate Harvard, va pour Columbia.
Et là, la révélation : le livre d’un certain Benjamin Graham, L’Investisseur intelligent. Cet ouvrage qui va décider de sa vie. D’autant que ledit Graham est professeur à Columbia. Warren est son élève le plus assidu. Graham est son mentor, son maître, son dieu. C’est chez lui qu’il va faire ses premières armes, à New York.
Fort de cette première expérience, Warren rentre à Omaha. Il n’a jamais aimé New York et lui préfère sa ville natale, qu’il ne quittera plus. Il occupe toujours les modestes bureaux acquis à cette époque, tout comme il habite encore la même maison, qui ne se distingue pas de celles des autres cadres supérieurs de la ville. Sans -domestique, sans chauffeur, sans -garde du corps. Warren travaille souvent chez lui, sans lever le nez. Il a épousé une femme extravertie et pleine de vie, avec qui il a bientôt trois enfants. Pas question que ceux-ci dérangent l’existence réglée de leur père, qui ne s’en occupe guère. Père absent, mari fantôme.

Il ne fume pas, ne boit pas, ne prend pas de café. Il ne voyage presque jamais en dehors des États-Unis. Il y a quinze ans, Bill Gates a réussi à l’emmener en Chine. Commentaire : « C’est un marché immense pour Coca-Cola… » Il aime vivre avec de vieux pulls, éventuellement troués. Il ne lit pas, en dehors de la presse et des ouvrages économiques ou financiers. Seule excentricité : il joue au bridge. Sa radinerie est légendaire. Quand il habitait New York, il avait passé un accord avec un kiosque à journaux pour acheter les vieux magazines avant qu’ils ne soient jetés à la poubelle. Un jour, dans un dîner où le moindre convive pesait 1 milliard de dollars, quelqu’un avait apporté un grand cru classé de bordeaux dont il annonça le prix faramineux à la cantonade. Au moment d’être servi, Buffett mit la main sur le verre : « Non merci. Je préfère prendre le cash. » Ses enfants n’ont pas eu un sou. D’ailleurs, il est contre l’héritage, et il l’a prouvé.
Au bout de vingt-cinq ans de cette vie, sa femme l’a quitté pour aller chanter dans des cabarets, tout en s’occupant de lui trouver des bonnes. L’une d’elles est restée, qui a fini par partager son lit et qu’il a épousée à 76 ans. Elle n’aura pas un sou, elle non plus, mais elle ne demande rien, et Warren la considère comme une héroïne. Seule entorse à cette vie austère : l’avion privé qu’il a fini par s’acheter pour pouvoir rentrer plus vite à Omaha quand il doit aller à New York ou Los Angeles pour affaires. Il l’a baptisé L’Injustifiable.
En 1982, son nom apparaît pour la première fois dans la liste des 400 premières fortunes américaines. 1985 : premier milliardaire du Nebraska. 1993 : première fortune mondiale. 2008 : rebelote.

Sa méthode ? Dans le rapport annuel de son fonds d’investissement, Berkshire Hathaway (entreprise -textile achetée au début des années 1960, qui deviendra la maison mère de ses investissements futurs, dont les fonds propres sont aujourd’hui de 155 milliards de dollars et la valeur en Bourse de plus de 200 milliards), ses -critères d’investissement sont détaillés. Il -recherche des entreprises qui réalisent au moins 50 millions de dollars de profit ; un historique prouvant des capacités permanentes à dégager des bénéfices ; des affaires peu endettées ; un management en place, qu’il n’est pas nécessaire de changer ; des métiers simples, compréhensibles par tout le monde. C’est à peu près tout.
Une méthode qu’il convient de compléter par quelques principes. D’abord se méfier de la Bourse, de ses engouements comme de ses paniques, et de l’effet moutonnier qui s’y observe. Du coup, il suit une méthode simple : il fait ses emplettes quand la Bourse déprime. À chaque plongeon (1973, 1979, 1987, 2001…) il achète à tours de bras.
L’activité n’a aucune espèce d’importance, du moment qu’il comprend ce que la société fabrique et vend. Si l’on devait regrouper ses cibles en deux parties distinctes, on trouverait d’un côté les entreprises familiales, de toute taille, dont il prend la majorité, de l’autre les géants cotés en -Bourse dont il prend des participations (Coca-Cola, Procter & Gamble…). Aujourd’hui, après l’acquisition en février 2010 de la compagnie Burlington Northern Santa Fe, qu’il aura payé en tout 33 milliards de dollars, une -bonne partie des actifs de sa -société d’investissement repose sur deux -piliers : l’assurance et les chemins de fer.
Mais toutes ces sociétés, petites ou grandes, ont un point commun : elles occupent une position dominante, voire monopolistique, sur leur marché. C’est, aux yeux de Buffett, l’assurance de la longévité et de la pérennité des profits. Il ne fait pas une fixation sur les bénéfices des entreprises qu’il rachète : la seule chose qui lui importe, c’est le retour sur investissement, c’est-à-dire le rapport entre le bénéfice et le prix d’acquisition.
Celui qui appliquerait à la lettre cette méthode est-il assuré de faire fortune ? C’est loin d’être sûr. Il faut donc se rabattre sur le flair exceptionnel de Buffett. L’ex-homme le plus riche du monde sait comme personne faire la part de la conjoncture, du marché, des dirigeants, de l’opinion, de l’avenir. Il a en outre le talent de savoir -exploiter celui des autres. Ce qui rend plus dramatique encore le scandale qui l’a amené à se séparer, fin mars, de l’un de ses plus proches collaborateurs et successeur potentiel : David Sokol. À la base, une indélicatesse financière. Sokol a acheté pour plus de 10 millions de dollars d’actions de la société Lubrizol, tout en négociant son rachat par Berkshire Hathaway. L’occasion de réaliser un bénéfice personnel d’environ 3 millions de dollars. Une belle somme, certes, mais peu de chose en comparaison de ses revenus annuels.

Quand l’affaire éclate, le premier réflexe de Buffett est de défendre son adjoint. Mais face à la révolte des -actionnaires, il change vite de stratégie, évoquant des actes « inexcusables » et estimant que Sokol « a violé le code d’éthique » de l’entreprise. Un minimum, Buffett répétant fréquemment des sentences du genre : « Faites perdre de l’argent à ma société, je me montrerai compréhensif. Mais faites-lui perdre une once de sa réputation, et je serai impitoyable. » Poussé à la démission, David Sokol pourrait maintenant avoir des comptes à rendre. Quant à la succession de Warren Buffet, elle est redevenue plus ouverte. Mais si l’on en croit le patron, c’est l’ingénieur d’origine indienne Ajit Jain, 60 ans dont 25 passés dans le groupe, qui paraît le mieux placé.
Reste un insondable mystère : à bientôt 81 ans, qu’est-ce qui fait encore courir Warren Buffett ? À la question que lui posait sa biographe : « Pourquoi est-ce si important pour vous de gagner de l’argent ? », il ne sut quoi répondre.


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