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mercredi 28 novembre 2012

"L'affaire DSK"

Cet article a été publié à l'origine par  Béchir Ben Yamhed de Jeune Afrique

 

"L'affaire DSK"

mardi 31 mai 2011

Mais, depuis qu’elle a éclaté il y a une semaine, elle a été à la une des médias, au centre des conversations dans le monde entier et a fait l’effet d’un coup de tonnerre. À ce jour, on n’en connaît que des versions partielles et contradictoires et, tout l’indique, bien des rebondissements sont encore devant nous.
J’ai donc pensé que je me devais de vous en dire, à mon tour et à ce stade, ce que j’en sais et ce que j’en pense.

On l’appelle « l’affaire Dominique Strauss-Kahn » ou, pour faire plus court, « l’affaire DSK ». Elle a pour protagoniste un homme et une femme.
Lui a 62 ans. Il est riche, célèbre et comblé.
Homme politique français de premier plan et l’une des personnalités les plus en vue du Parti socialiste, il a été choisi, en novembre 2007, pour être le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Cette haute fonction, il l’a exercée avec brio ; la crise économique mondiale ayant donné au FMI un rôle crucial, son directeur général est devenu l’alter ego des plus grands dirigeants de la planète. C’est donc en pleine gloire que DSK s’apprêtait à quitter volontairement sa prestigieuse fonction internationale pour devenir, possiblement, voire probablement, dans un an, le président élu d’une grande puissance : la France…

Elle n’a que 32 ans. C’est une Guinéenne musulmane arrivée aux États-Unis en 1998 et qui travaille à l’hôtel Sofitel de New York depuis trois ans comme femme de chambre. Son nom n’est sans doute jamais apparu dans aucun journal avant ce 14 mai où son destin a lui aussi basculé.
Nafissatou Diallo, dite « Ophelia », a fait irruption dans l’actualité en osant accuser DSK, qu’elle ne connaissait pas auparavant, de l’avoir séquestrée dans la suite 2805/06 qu’il occupait, de l’avoir agressée sexuellement et même violée.
Elle était entrée dans cette suite vers midi pour
la nettoyer, la croyant libérée par son occupant.
La police et la justice new-yorkaises l’ont crue et ont arrêté DSK au milieu de l’après-midi dans l’avion où il avait pris place pour quitter les États-Unis et se rendre à Paris. Ils l’ont inculpé d’une série de chefs d’accusation graves et infamants, qui l’exposent à plusieurs dizaines d’années de prison, et l’ont traité, aux yeux du monde entier, comme si sa culpabilité était établie, lui refusant même, dans un premier temps, avant de l’accepter, la liberté provisoire, quelles que soient la caution et les garanties proposées par ses défenseurs.

Ce samedi 14 mai aura donc été pour Dominique Strauss-Kahn une journée fatidique, celle de la chute la plus vertigineuse qu’on puisse imaginer : de l’étage sociopolitique le plus élevé au sous-sol.
Directeur général du FMI, en route pour la présidence de la République française jusqu’au milieu de l’après-midi, arrêté par la police new-yorkaise vers 16 h 30, considéré par elle comme un criminel en fuite intercepté de justesse, il a été écroué et promis, le soir même, à l’incarcération à vie. Il a donc fini la journée en détenu.
Conscients de l’avoir conduit au désespoir le plus noir, ses geôliers ont estimé qu’il pourrait songer à se suicider. Et ont pris toutes les dispositions pour l’en empêcher.

DSK a choisi de plaider non coupable et ses défenseurs ont tenté de convaincre la police et la justice new-yorkaises de la véracité de ses dires, lui recherchant ici un alibi (« il avait déjà quitté l’hôtel »), là un argument massue (« il n’y a ni agression ni viol puisqu’elle était consentante »).
Le 18 mai, lorsqu’il a dû démissionner pour permettre au FMI de le remplacer, DSK a réitéré haut et fort, sur le conseil de ses avocats, qu’il était totalement innocent de ce dont on l’accusait : « Je réfute avec la plus extrême fermeté tout ce qui m’est reproché », a-t-il écrit.
Mais son comportement depuis la minute où la police l’a extrait de l’avion n’est pas celui de la victime d’une méprise policière ou d’une erreur judiciaire.
L’homme que les télévisions ont montré n’était ni révolté ou indigné par une injustice, ni combatif. Il était abattu et résigné.
Ceux et celles qui le connaissent sans être aveuglés par l’amitié ou l’amour savent que sa brillante intelligence cache mal un manque de volonté et une fragilité certaine.
On l’a vu, au fil du temps, prendre beaucoup de kilos, en perdre pour en reprendre : il ne résiste pas à la bonne chère, est incapable de s’astreindre à un régime et de s’y tenir.
Les dérapages sexuels ? On lui en connaît beaucoup, qui ont été jusqu’ici contrôlés ou étouffés. On parle d’« addiction au sexe, de penchants pathologiques » nécessitant des soins médicaux et l’on en arrive, après cette affaire qui semble être une grave récidive, à se demander pourquoi ses proches ne l’ont pas persuadé qu’il devait impérativement se soigner.
Laisse-t-on au volant d’une voiture puissante et rapide un conducteur imprudent qui représente un danger pour lui-même et pour les autres ?

On a reproché, surtout en France, à la police et à la justice new-yorkaises leur sévérité excessive à l’égard de DSK : elles n’ont pas tenu compte de son titre et de sa personnalité, n’ont pas supposé qu’il pouvait être innocent.
C’est exact mais, ce faisant, elles se sont montrées fidèles à leur réputation d’être plus sévères avec les riches et les puissants qu’avec les démunis et les plus faibles.
Je trouve, pour ma part, que c’est très bien ainsi. Et me demande même si cette affaire aurait éclaté avec la même rapidité et la même intensité dans une autre ville ou un autre pays. N’aurait-elle pas risqué partout ailleurs, sauf peut-être dans les pays scandinaves, d’être étouffée ou traitée en catimini ?

Même à New York, il faut s’attendre à ce que, dans les prochains jours, la défense de DSK passe à l’offensive et obtienne des résultats. Elle a d’ores et déjà obtenu, le 19 mai, sa libération sous caution grâce aux garanties importantes qu’elle a proposées.
Plus tard, contre monnaie sonnante et trébuchante, elle conclura une entente avec la pauvre Nafissatou Diallo, qui devra atténuer ce qu’elle a soutenu pour que la peine de DSK soit réduite.
Mais d’ici là, il est inculpé : la justice a retenu contre lui tout ce dont Nafissatou l’accuse et que la police a vérifié. Les conditions humiliantes et coûteuses qu’il a dû accepter pour sortir de prison sont celles-là mêmes infligées à Bernard Madoff.
Et il devra, dans les prochaines semaines, pour éviter le procès, changer sa tactique de défense et plaider coupable.

Conclusion : à la fin des fins, il reste que, aux États-Unis plus qu’ailleurs, de bons avocats et beaucoup d’argent permettent d’obtenir des résultats spectaculaires.
La carrière de DSK est très probablement terminée. Mais il ne sera pas jugé et, par conséquent, ne retournera pas en prison. Espérons, pour lui et pour nous, qu’il se résoudra ou qu’on l’obligera à se soigner.

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